Sélection polar de l’année 2019 !
Waldo
de Lorraine les Bains – édition Lapin (15 €)
Au sommet de sa carrière, le célèbre chanteur Waldo Maelfait est assassiné dans sa maison. De courtes chroniques de vie tissent peu à peu des liens entre des individus touchés de près ou de loin par la mort de Waldo, à charge au lecteur de reconstituer le puzzle pour identifier le tueur.
À la fois drôle et original, ce récit interpelle par ses personnages. Lorraine Les Bains réussit le tour de force de créer une histoire où les individus disparaissent au profit de leurs habitations. Celles-ci deviennent les personnages principaux, pour notre plus grand régal grâce au talent de la dessinatrice pour leur donner vie.
Le Serpent et la lance
de Hub – éditions Delcourt (24.95 €)
le grand retour de Hub, auteur de Okko, aux éditions Delcourt avec Le Serpent et la Lance, un thriller aztèque digne du Nom de la Rose.
Alors que l’empire aztèque est en proie à la famine et que les sacrifices humains se multiplient, trois garçons naissent à Tenochtitlan. Malgré leurs origines sociales différentes, le destin va les réunir. Des années plus tard, une jeune fille disparaît dans un champ, tandis qu’ailleurs, des enfants découvrent une étrange momie, énucléée et le visage blanchi, accrochée à un cactus. Ce ne sont pas les premières et le gouverneur craint que la rumeur se répande dans la population. Aussi décide-t-il de mandater l’achcauhtin* Serpent pour y mettre un terme ; par tous les moyens.
Présent lors du conseil, Cozatl, grand-prêtre de Tlaloc, qui ne connaît que trop bien les méthodes de son ancien condisciple, craint une justice expéditive. Surtout, il est troublé par les similitudes entre le mode opératoire des crimes et les pratiques sacrificielles de sa confrérie. Il envoie donc des messagers à la recherche de son ami Œil-Lance, un commerçant, qui pourrait l’aider à éclaircir cette affaire. Mais ce dernier n’a pas vraiment envie de s’en mêler et le temps est compté.
Grass Kings
de Matt Kindt et Tyler Jenkins – éditions Futuropolis (terminé en 3 tomes)
Bienvenue au Grass Kingdom. Une petite communauté de marginaux vivant au fin fond des USA. Un endroit où il ne fait pas bon s’attarder si on ne veut pas recevoir quelques plombs dans les fesses.
Un polar noir écrit par Matt Kindt.
Un bien étrange royaume dominé par trois frères, Bruce, le shérif au passé tumultueux, Ashur, le plus jeune et surtout Robert. Robert est devenu alcoolique à la suite de la disparition de sa fille des années auparavant. Depuis sa femme l’a quitté, et il est devenu asocial.
Ce petit village cache de lourds secrets. Les morts violentes sont omniprésentes depuis la nuit des temps. L’arrivée de la femme en fuite du shérif du comté voisin, Humbert Jr,
ravive les tensions. Robert voit en elle sa fille devenue adulte. Mais pour beaucoup, elle a été victime d’un tueur en série, peut-être un membre de la communauté. C’est ce que voudrait démontrer Humbert Jr.
Une année sans Cthulhu
de Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse – éditions Dargaud (21 €)
Quelque part dans le Lot au milieu des années 1980… Un groupe d’adolescents joue au jeu de rôle « L’Appel de Cthulhu ». Quand un massacre inexplicable perpétré dans une villa provoque le trouble dans la petite ville et ravive des rancoeurs que l’on pensait enterrées, tout laisse à penser que cette innocente partie a livré le village aux mains du plus sanglant des dieux sanglants de l’histoire de l’humanité…
Cassandra Darke
de Posy Simmonds – Denoël éditions (21 €)
Cassandra Darke, Londonienne pur jus, vieille teigne misanthrope, mauvaise coucheuse en surcharge pondérale, n’est pas sans rappeler le célèbre Scrooge de Dickens. Elle ne pense qu’à elle-même et aux moyens de préserver le confort dont elle jouit dans sa maison de Chelsea à 8 millions de livres. La galerie d’art moderne de son défunt mari a été le théâtre de fraudes qui l’ont mise en délicatesse avec la justice et au ban de son milieu. Mais Cassandra s’accorde le pardon, au prétexte qu’«à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige». Ses fautes n’impliquent «ni violence, ni arme, ni cadavre». Hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, a laissé une surprise qui pourrait bien s’accompagner de violence et d’au moins un cadavre… Affinant encore sa virtuosité unique, entre roman et bande dessinée, Posy Simmonds poursuit la fresque de l’Angleterre moderne entreprise dans ses livres précédents et donne sa vision au scalpel du Londres brutal et fascinant d’aujourd’hui, «entre paillettes et galères». Son cœur, comme toujours, penche pour les chiens perdus, mais le portrait qu’elle trace de Cassandra, cette femme trop riche à l’hiver de sa vie, est vibrant d’empathie. Pur plaisir. Pur Posy.
La Tournée
De Andy Watson – éditions ça et là (22 €)
Alors que son nouveau roman vient de paraître, G. H. Fretwell, écrivain anglais mineur, entame une tournée de rencontres en librairies pour en faire la promotion. Rien ne se déroule comme prévu, et ses pérégrinations virent peu à peu au chemin de croix. Mais les véritables ennuis de Fretwell commencent lorsqu’il est interrogé par la police à propos d’une mystérieuse disparition…
Nymphéas noirs
de Fred Duval et Didier Cassegrain, d’après Michel Bussi – éditions Dupuis (22.95 €)
Dans le village de Giverny, où Claude Monet peint quelques-unes de ses plus belles toiles, la quiétude est brusquement troublée par un meurtre inexpliqué. Tandis qu’un enquêteur est envoyé sur place pour résoudre l’affaire, trois femmes croisent son parcours. Mais qui, de la fillette passionnée de peinture, de la séduisante institutrice ou de la vieille dame calfeutrée chez elle pour espionner ses voisins, en sait le plus sur ce crime ? D’autant qu’une rumeur court selon laquelle des tableaux d’une immense valeur, au nombre desquels les fameux Nymphéas noirs, auraient été dérobés ou bien perdus.
Dans la tête de Sherlock Holmes
de Benoit Dahan et Cyril Liéron – éditions Ankama (14.90 €) 1 tome paru
Un simple diagnostic médical du Dr Watson se révèle être bien plus que cela…
La découverte d’une poudre mystérieuse sur des vêtements et d’un ticket de spectacle très particulier amène Sherlock Holmes à penser que le patient n’est pas l’unique victime d’un complot de grande ampleur.
Il semblerait en effet que l’étrange disparition de Londoniens trouve son explication dans les représentations d’un magicien chinois. D’autres tickets retrouvés confirment les soupçons du détective…
Plutôt que d’adapter un épisode existant, le choix a été de créer une histoire inédite. Si le contexte, les codes de l’original et le caractère des acteurs sont parfaitement respectés, les auteurs se sont amusés à explorer l’intérieur de ce génie de l’énigme, sa «mansarde». Cette métaphore du précieux intellect permet de générer moult trouvailles et de dérouler ainsi, en temps réel, ses réflexions édifiantes et impeccablement logiques. Ces promenades dans la tête et dans la ville sont reliées par un fil rouge, symbole du cheminement bien huilé du cocaïnomane. Un chinois intriguant, un cadavre féminin et des Tickets scandaleux, voici quelques ingrédients de cet ouvrage qui se déguste sans modération, mais attention à l’addiction !
Holmes
de Luc Brunschwig et Cécil – éditions Futuropolis (5 tomes parus)
4 mai 1891, Sherlock Holmes disparaît aux Chutes de Reichenbach. Pour son frère, Mycroft Holmes, sa mort est le suicide déguisé d’un homme qui ne pouvait se résoudre à voir son cerveau détruit par la drogue.
Mycroft tente de détruire toutes les preuves de la folie de son frère, pour cela, il envoie des hommes de main au 221B Baker Street… Malgré les preuves apportées par Mycroft, Watson se refuse de croire à cette version des faits.
Il se lance à travers l’Europe entière dans une incroyable enquête qui va tout lui révéler de l’histoire de Sherlock Holmes et de sa famille.