Coups de coeur de septembre
L’Age d’or
de Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil (Dupuis – Aire Libre)
Après « Portugal » et « Les Equinoxes » qui font tous deux partie des gros coups de coeur de la librairie, nous attendions le nouveau Pedrosa avec beaucoup d’impatience et d’énormes attentes. Et encore une fois nous avons été conquis !
Tout d’abord l’objet est superbe ! Le dessin est purement magnifique, empruntant tant à l’enluminure médiévale qu’aux jeux de lumière et clairs obscurs modernes. Les paysages sont somptueux, élégamment représentés en négatifs donnant à l’œuvre un aspect intemporel et quasi féérique. Le découpage lui-même est hors du commun.
« L’âge d’or » met en scène Tilda, jeune princesse qui doit succéder à son père tout juste décédé. Mais le destin en aura décidé autrement et le jeune frère de Tilda, épris de pouvoir, va chasser sa soeur et s’accaparer le royaume aidé par la reine elle-même.
Tilda est alors condamnée à l’exil.
Sous couvert d’épopée médiévale, « l’âge d’or » traite de sujets contemporains et se mue en fable sociale. Car le destin de Tilda est lié à celui d’un livre mythique perdu : « l’âge d’or », dont les écrits promeuvent un nouvel ordre sociétal susceptible de modifier la face du monde. Lutte des classes, féminisme, concentration des pouvoirs… font partie des innombrables thématiques abordées dans cette magnifique BD.
Assurément l’une des meilleures BD de cette année !
Marine
Malaterre
De Pierre Henry Gomont (Dargaud)
Gabriel est un être abject mais complexe, qui aime sa liberté aux dépens de toutes et tous.
En rupture avec sa famille, il va épouser une jeune cousine, Claudia, avec qui il aura trois enfants. Il se prend d’abord à la vie de famille, avant de se lasser et de tout plaquer pour racheter un ancien domaine et une exploitation forestière en Afrique perdus par sa famille pendant la crise de 1929.
Dès lors, Gabriel n’aura de cesse de tenter de faire fructifier cet « héritage » familial, usant des procédés les plus vils. Il magouillera aussi pour obtenir la garde des deux ainés de ses enfants, qu’il amène en Afrique à l’insu de leur mère.
Les deux jeunes ados se retrouvent donc en Afrique, livrés à eux-même dans un monde idyllique et festif. Leur père s’en occupe peu, mais leur fait subir ses sautes d’humeur, et ses inconséquences… Bientôt ils se retrouveront à la tête d’un domaine qu’ils seront incapables de gérer, avec des dettes héritées de leur père et un rêve qui n’est pas le leur.
Un superbe récit très intense, par l’auteur de « Peirera prétend ».
Marine